La Seconde Guerre mondiale se termine officiellement en Europe le 8 mai 1945 au lendemain de la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie, signée le 7 mai à Reims.
En ce jour de commémoration, découvrez l’histoire de Bernard Metz, un ancien de SPLJ, membre de « l’armée des ombres ».

Bernard Metz (1920 – 2009) a été louveteau, scout, puis routier à la 5ème Strasbourg.
Il a fait ses études secondaires au Lycée Fustel de Coulanges de Strasbourg puis commencé ses études de médecine à Strasbourg et, par suite de l’évacuation, à Tours, Clermont-Ferrand et Lyon.
Réfugié en zone Sud, refusant de rentrer en Alsace annexée, il participe à l’organisation du scoutisme alsacien replié en Auvergne. Le 15 août 1942, lors du pèlerinage national de la Route au Puy,

il témoigne de la situation des trois départements annexés et nazifiés et chante, avec ses camarades scouts alsaciens, devant la tribune officielle “Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine”.

C’est lors de cet évènement qu’une statue à l’effigie de Notre-Dame de Strasbourg est sculptée par quelques routiers avec le vœu de la ramener en terre d’Alsace après la libération.
En 1946, la Vierge revient triomphalement en Alsace en un pèlerinage qui traverse les villages de Pfetterhouse à la Cathédrale de Strasbourg où la statue est accueillie par Mgr Weber et est installée au Dompeter.
La statue est malheureusement volée en 1973. En 1998, les scouts de la paroisse Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg firent reproduire la statue par le sculpteur Gabriel Britschu (un ancien scout).
Avec l'abbé Paul Held, ancien aumônier de Saint-Pierre-le-Jeune, et Pierre Stahl qui y était l'un de ses chefs, Bernard Metz pose les bases d’un réseau visant à recruter en zone libre les Alsaciens-Mosellans réfugiés.
Dès l’été 1943, des groupes clandestins sont constitués en Dordogne, en Limousin, en Midi- Pyrénées, en Auvergne, et même à Vichy qui prennent les noms de GMA Sud (Groupe Mobile d'Alsace).
Le Réseau Martial (nom sous lequel est enregistré le mouvement alsacien à Londres au printemps 1943) est officiellement inscrit aux FFC (Forces françaises combattantes) de Londres en mars 44.

Le 4 juin 1944 a lieu près de Lyon la rencontre de Bernard Metz avec Marcel Kibler, successeur de Paul Dungler, à la tête du réseau de résistance alsacien “7ème Colonne d'Alsace”.
Le feu vert est donné pour que les alsaciens s'organisent en une unité militaire spécifique – que Bernard Metz est chargé d'organiser - pour contribuer à la libération de l'Alsace-Moselle avec l'Armée Française et les Alliés.
Ce sera la Brigade Indépendante Alsace-Lorraine.
Son commandement est assuré par le Colonel Berger (André Malraux) et son adjoint le Lieutenant-Colonel Pierre-Elie Jacquot.
Bernard Metz fait partie de l'État-Major de la BIAL avec le grade de Sous-lieutenant chargé des liaisons avec le réseau Martial.
 
Les 1 500 combattants volontaires, indisciplinés et sous-équipés, les plus jeunes combattants ont à peine seize ans et portent encore des culottes courtes et des espadrilles, vont s’intégrer dans la 1ère Armée du Général de Lattre qui la surnommera « la Brigade des trois cents pouilleux ».
D’autres l’appelleront aussi « La Brigade très chrétienne du colonel Berger » en raison du grand nombre de prêtres (parmi lesquels l’abbé Bockel), pasteurs et autres théologiens qui la composaient.
De septembre 1944 à février 1945, la BIAL participe aux violents combats d’Alsace.
Elle entre le 6 décembre 1944 à Strasbourg et est chargée de la défense de la ville, de la charge sur la poche de Colmar ainsi qu’au Mont Sainte-Odile.
 
Après la dissolution de la BIAL, le 15 mars 1945, Bernard Metz retourne à “la vie civile” et termine ses études de médecine.
Docteur en médecine en 1948, agrégé de physiologie des Facultés de Médecine en 1955, il est professeur titulaire de la chaire de Physiologie Appliquée en 1962, en même temps qu’il devient Chef du Service des explorations fonctionnelles respiratoires du CHU de Strasbourg et que lui est confiée par le CNRS la réalisation du Centre d’Études Bioclimatique (CEB), laboratoire propre implanté sur le campus de Strasbourg-Cronenbourg qu’il dirigera jusqu’en 1986.